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2018 01 La nuit par Noël

Activités VET > Atelier Ecriture > 2018 01 La nuit
ATELIER D’ECRITURE   « ECRI’VET »  
A partir de photos de L'Atelier Photo / VET
sur le thème de LA NUIT
Déroulement de la séance :
Parmi les photos du club sur le thème de LA NUIT, l’animatrice en a retenu 8. Ces photos sont posées à l’envers sur la table. Toutes les 8 minutes une photo est tirée au sort, retournée et chacun écrit durant 8 minutes à partir de cette photo.
Consignes d’écriture
Il s’agit d’écrire 8 paragraphes d’une histoire qui se tient, chaque paragraphe correspondant à une photo et à un moment de la nuit. Chacun des paragraphes doit débuter par l’indication de l’heure à laquelle la scène se déroule.
Le récit doit commencer par un personnage qui sort de chez lui, de nuit.
8h. En banlieue de Lons le Saunier.
Ho Manu tu descends ! Manu dans sa cuisine termine sa vache-qui-rit. A l’appel de son nom il se lève, ouvre la fenêtre de sa cuisine et se penche. C’est Sylviane qui l’appelle. Manu l’avait complétement oubliée… Elle avait acheté des places pour voir le groupe « les Red Bull ». En deux minutes il est prêt et se retrouve près de Sylviane. On y va dit-elle.
10h. Sylviane n’est pas pressée, elle allume une clope. Manu, mine de rien, l’admire en silence. Sylviane se sachant observée prend la pose. Elle se sait belle, elle fume sa clope comme au cinéma. Elle se voit en Lauren Bacall. Manu n’est plus Manu, c’est Bogart.
Minuit. Manu n’étant pas très bavard, il entraîne Sylviane dans la ville, ils s’en vont à la billebaude. Ils arrivent sur un pont. C’est très bien les ponts, en les passant c’est tout de suite l’aventure. Evidemment ils avisent les cadenas mais aucun d’eux ne fera de commentaire. Chaque cadenas est un roman, pas la peine d’en rajouter.
2h du matin. La ville est abandonnée. Seul Sylviane et Manu existent dans la ville et sont écrasés par le silence. Ça tombe bien, ils ne sont pas bavards. Manu prend la main de Sylviane, cela leur sert de conversation, une conversation à dix doigts, pas besoin de faire des phrases.
4h. Leur promenade silencieuse les porte sur le pont de l’oubli. Sylviane dit « si nous passons ce pont, nous aurons tout oublié de cette nuit ». Manu lui répondit que de toute façon il ne s’était rien passé. Sylviane lui répondit « rien c’était formidable, c’est ni bon ni mauvais », et qu’ils n’énervaient pas les gens avec leur cadenas.
5h. Maintenant il faut rentrer, en marchant doucement, il fera encore nuit quand ils rentreront. Ce n’est plus la nuit qui raconte des histoires. La nuit est d’un noir dur, la lumière des lampadaires est agressive, l’heure de la poésie est passée. Manu et Sylviane se sont séparés, la poésie est passage. Maintenant la réalité revient. Ils ont peur.
6h. Au loin un rougeoiement leur parvient. Ils pressent le pas, ils en oublient leur solitude, le malheur des autres est une aubaine pour les dépressifs. Déjà silencieux, Sylviane et Manu sont devenus hermétiques. Les crépitements des flammes sont les hurlements de cette pauvre maison.
C’est l’aube. Manu raccompagne Sylviane chez elle. Dans la rue des pavillons ils peuvent déchiffrer les noms des pavillons : « ça m’ suffit », « chez nous », « mon refuge ». Sylviane passe par la porte du jardin. Bien sûr à l’aube les oiseaux commencent à chanter. Ils entrent dans le pavillon, elle referme la porte sans bruit.
Après toute cette nuit sans parler, ils ont tant de choses à se dire.
                                                                                              Noël
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